dimanche 14 septembre 2008

Gare au coup de foudre

Un bruit sourd au loin attira mon attention...


Je me levai pour aller regarder par ma fenêtre. De lourds nuages d'un noir profond s'étaient installés au dessus de la ville. Comme pour confirmer mes pensées, au dessus des collines, à quelques dizaines de kilomètres de là, des lueurs commençaient déjà à illuminer cette froide obscurité. Un violent orage arrivait...


J'éteignis alors ma lampe et pris une chaise afin de l'installer devant la vitre. J'adorais admirer les éclairs dans cette ambiance mystique. A peine étais je installé qu'un torrent de pluie s'abattit violemment sur le bitume, me faisant imaginer un seau d'eau renversé maladroitement par un géant étourdi.


En quelques secondes le béton fut saturé et la chaussée recouverte d'un flot continu dévalant la pente en direction de la vallée.


Un rideau mouvant ne me premettait plus de distinguer la faculté de médecine que je savais pourtant présente à seulement quelques mètres devant moi. Soudain, ce que j'attendais arriva. Une lumière intense mais fugace me révéla comme par magie la façade grisâtre du bâtiment face à moi, avant de le replonger aussitôt dans sa pénombre. L'éclair avait dû être hors de mon champ de vision car je n'avais pas réussi à l'apercevoir.


De longues secondes s'écoulèrent encore avant qu'un second ne vint zébrer le noir manteau au dessus de nos têtes. Celui-ci sembla parcourir tout l'horizon au dessus de la faculté avant de s'en aller mourir derrière les autres immeubles. Le spectacle commençait à merveille...


C'était un fabuleux combat de titans qui se déroulait devant mes yeux. Je pensais à des colosses imaginaires, fous de rage, se battant à coup de lances enflammées au dessus des nuages. Tout cela avait un aspect magique me transportant dans un monde au delà du réel.


Absorbé par mes rêves devant cette ambiance surnaturelle d'ombres et de lumières, je ne pus retenir un frisson glacial qui vint me labourer le dos.
Je baissai les yeux... Les poils de mes bras étaient tout hérissés et je ressentis alors pleinement cette douce sensation de chair de poule qui me chatouillait les bras depuis quelques minutes.
Je regardai autour de moi et vit sur ma gauche ma télévision éteinte. Qu'adviendrait-il si la foudre frappait mon immeuble? Je devrais peut-être débrancher mes appareils éléctriques au cas où.
Et me concernant quels étaient les risques? Est-ce qu'il se pouvait que je sois touché par un de ces éclairs en me trouvant comme ceci juste derrière ma vitre? Ne dit-on pas que le verre peut être traversé par la foudre? Est ce que les matériaux autour de moi étaient isolant pour me protéger si l'immeuble était foudroyé? Possédait-il d'ailleurs un paratonnerre?


Mes craintes furent soudain interrompues par une lueur intense qui sembla faire réapparaître le jour dans mon studio, aussitôt accompagnée par un craquement puissant qui faillit me faire tomber en arrière. Celui-ci avait dû s'échouer à seulement quelques mètre de là pour que le son et la lumière soient aussi intenses et instantanés


Le regard à nouveau perdu au loin face à l'effrayant spectacle qui s'offrait, je m'abandonnai alors à cette fabuleuse beauté.
Un petit être semblait jouer du tam-tam à l'intérieur de moi mais je m'aperçus bien vite que c'était en fait mon coeur qui tambourrinait de toute sa puissance.
Qu'importe. J'étais absorbé par ce que je voyais et incapable du moindre mouvement, ni-même de la moindre pensée... Je n'étais plus en mon corps... J'étais ailleurs... Loin... Là haut au milieu des titans...


Une faible lueur apparut au milieu de la pénombre. Ne sachant où j'étais, celle-ci devint petit à petit plus intense et m'éblouit brusquement lorsque j'ouvris les yeux. Je me trouvais face à un ciel bleu azur, un bâtiment que je finis par identifier comme la faculté de médecine sous mes yeux.
Je tournai mon regard autour de moi et m'aperçut que j'étais chez moi, assis sur une chaise et face à ma fenêtre.
De vagues souvenirs de titans et de lances de feu me revinrent en mémoire comme sortis d'un rêve... Oui c'est cela... J'avais dû rêver...


Sentiments enchantants, sentiments en chantant...
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Gare au coup de foudre

Sombres sont les nuages,
Inquiétantes les gouttes.
C'est un violent orage,
Qui va croiser ma route.

De superbes lueurs,
De là-haut s'illuminent.
Se mêlant à ma peur,
Leur beauté me fascine.

Alors je m'allongeai,
Contre mon gré douché.
Inconscient du danger,
Et voulant les toucher.

Voyant en ce décor,
Un aspect d'éternel,
J'offris ainsi mon corps,
A la merci du ciel.

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